Les nourrir, mais comment ?

Soins aux oiseaux

Après l’observation et l’étude du chardonneret de Sibérie, je vous fais part de ma méthode d’élevage, ainsi que, quelques éléments indispensables à la réussite pour l’obtention de jeunes oiseaux. Les reproducteurs ont été sélectionnés durant la période hivernale, et l’on ne pourra aller contre un choix délicat d’accouplement sans avoir au préalable fait les couples en tenant compte de la non consanguinité. Chacun ayant sa chacune ; les couples sont mis ensembles dans des volières de taille modeste ; 1,80 x 2 m x 1m ; ainsi que de grandes cages d’élevage, je pense que les dimensions de la cage représente un confort certain pour les oiseaux, mais nullement un facteur de réussite. A mon avis, la préparation des reproducteurs est capitale. Les oiseaux ont bénéficié durant tout l’hiver de soins constants. Une nourriture principalement composée d’un mélange de graines équilibré; la quantité de niger augmentera progressivement en fonction de la température extérieure, la graine du petit tournesol noir agrémente de temps en temps l’ordinaire avec les froids. Les graines germées et le tournesol germé sont donnés, 2 fois par semaine en petite quantité, et plus riches en niger. Les plantes sauvages à maturité comme l’onagre, la chicorée, la bardane, la renouée, les chardons et le laiteron maraîcher sont données durant tout l’hiver, le fruit rouge orangé du pyracantha à maturité est un dessert pour les oiseaux, qui explosent littéralement ce fruit tellement ils en sont friands, ne donner qu'une fois /semaine. La pâtée à l’œuf hyper protéinée n’est plus donnée, l’oiseau, en période hivernale devenant granivore. Une pâtée moins protéinée d’entretien à 8 % est suffisante, deux fois par semaine. Cette pâtée, est additionnée en hivernage de légumes divers, carotte râpée, brocolis, enrichie de légumes divers…Une pâtée d’élevage maison remplace la précédente, à partir de 2 semaines avant l’accouplement et ce jusqu’à la fin de la mue. En mars un apport massif de pissenlits apporte aux oiseaux la vitamine E dont ils ont besoin avant les parades nuptiales. Les additifs contiennent des protéines biologiques de haute valeur animale et végétale, La valeur biologique est basée sur celle de la protéine de l’œuf considérée comme ayant un profil idéal en acides aminés, de valeur maximale. C'est une valeur étalon. En effet, les protéines étant composées de plusieurs acides aminés, leur effet est moindre si certains de ces éléments sont manquants. Le jeune oiseau a besoin de tous les acides aminés pour se développer correctement. Des recherches ont prouvé que des mélanges pour oiseaux contiennent trop peu d’acides aminés, calcium, phosphore et iode. La vitamine D3 et B12, font défaut dans les graines, alors que ces éléments sont d’une nécessité absolue pour garder en forme tous les oiseaux, un complexe poly-vitaminé, minéraux et oligo-éléments leur assureront une bonne fécondation ainsi qu’une mue parfaite. En plus de ce mélange de pâtée d’élevage, je donne également le tout mélangé, durant la période d’élevage des jeunes et ce jusqu’à la fin du sevrage automnal un complément en faible quantité de probiotics, qui sont des micro-organismes vivants, présents dans le tube digestif des oiseaux, ils sont importants pour le bien être, et la santé, de l’oiseau. L’utilisation de ces micro-organismes vivants prévient la prolifération dans l’intestin de bactéries nocives, rétablit l’équilibre de la flore intestinale en diminuant le risque d’infections bactériennes, elles facilitent la digestion,stimule le système immunitaire, et ralentissent la formation d’ammoniaque dans les excréments. On dira qu’elles sont une barrière aux bactéries. Si les additifs dans la pâtée ou l’eau de boisson sont impératifs pour la santé des oiseaux, les plantes sauvages sont à mes yeux d’un grand secours, une grande connaissance de l’alimentation des chardonnerets est capitale; rien de comparable pour alimenter les jeunes, qu’un bon apport de plantes sauvages, tout au fil des saisons…Le chardonneret est un oiseau très fragile, il l'est surtout à la sortie de la mue, il est souvent victime durant cette période délicate de la rédoutable proventriculite ou maladie du couteau, (Mégabactériose). Un excellent article écrit à ce sujet part notre ami Th Delestrade se trouve dans la rubrique "les Maladies" l'hiver en périodes humides, et froides, suivant les élévages intérieurs ou extérieurs, il peut y avoir également pas mal de casse, l'oiseau supporte le froid à condition d'enrichir son mélange progressivement, on se rend compte qu'il mange beaucoup plus, par contre il ne supporte pas l'humidité, dés les premieres pluies froides, les oiseaux se tiennent plus ou moins en boule; c'est pendant cette période qu'il est le plus fragile et qu'il risque d'attraper la coccidiose également. Il est parfois nécessaire de chauffer légèrement son local d'élevage, afin de faire baisser le taux d'hygrométrie; il existe dans le commerce des déshumidificateurs, mais ces appareils sont assez bruyants et relativement encore assez onéreux.  

  

                            

A l'état sauvage, le chardonneret se nourrit principalement de graminées diverses glanées çà et là au fil des saisons...Dés l'automne, les adultes et les jeunes se regroupent et errent en petits groupes afin de trouver leur nourriture, ils affectionnent en particulier dans les jardins les semences de salades, la chicorée sauvage, les scorsonères, diverses plantes potagères et oléagineuses,(colza, tournesol, sésame, soja, lin); les cultures maraîchères, les plantes vivaces comme les laiterons, tussilages, chardons divers, herbes folles comme la sétaire, les chénopodes, l'amarante, le panic ,la renouée, le pissenlit, l'onagre bisannuelle....On constate au travers ce comportement l'importante diversité de plantes à graines mûres soit mi-mûres dont disposent les chardonnerets dans la nature, et cela au fil des saisons. On peut dire que c'est un opportuniste; chaque plante maraîchère, herbe sauvage, légumineuse, oléagineuse, plante potagère, pseudo- céréale ou fleur de jardin reçoit sa visite à un moment bien défini au cours de l'année. En captivité, le problème de sa nourriture reste compliqué; heureusement, certaines grandes sociétés ont flairé la bonne affaire en nous proposant une gamme de mélanges de graines complets en fonction des races d'oiseaux élevées plus ou moins acceptables. Les éleveurs spécialistes trouveront toujours un mélange qui ne leur convient pas, et ils le modifieront en fonction des conditions dans lesquelles vivent leurs oiseaux, intérieur, extérieur, pièces chauffées, ou non chauffées, etc. etc...Cet oiseau a pour défaut de gaspiller sans compter, aussi, je recommande l'obligation de lui donner un dosage précis de graines pour la journée, pourquoi? eh bien pour lui éviter de ne manger que les graines qu'il affectionne, alors que toutes sont vitales pour sa santé; ainsi, il sera dans l'obligation de terminer ses graines avant d'avoir, le lendemain une nouvelle ration.Ce procédé est astreignant, mais nécessaire. Pour compenser le manque de plantes sauvages vitales sans lesquelles l'oiseau ne pourrait survivre sans trop de problème de santé, (principalement la cause des carences en vitamines)les fabricants ont mis au point les fameux mélanges de graines à germer, une aubaine pour les éleveurs, l'oiseau allait pouvoir retrouver partiellement la possibilité de se reproduire et d'élever une ou plusieurs nichées de jeunes et cela avec l'appoint d'une autre aide miraculeuse, les pâtées hyper-protéinées aux œufs; les fournisseurs de pinkies, teignes de ruches ou autre ténébrions; indispensables aux oisillons, ainsi que les indispensables compléments d'acides aminés, oligo-éléments ou autre complexes poly-vitaminés. Je reconnais que ces produits sont une des solutions de facilité, et nécessaires, on ne peut aller aux plantes tous les jours pour compenser ce que la nature a offert à nos petits amis privés de liberté. Cependant, un apport, je vais dire (le plus souvent possible) de graminées sauvages sera un acte bienfaiteur, aussi je recommanderais aux éleveurs de chardonnerets cette solution qui allie bien être et santé, et cela tout au long de l’année. Cette peine sera récompensée lors de la période de reproduction qui demande aux adultes une santé sans faille pour assurer l’élevage des jeunes, élevage qui se révèle très fatiguant pour les femelles dont les mâles négligent le sevrage des juvéniles. De nombreux produits sont également proposés dans le commerce, j’en utilise certains mais je suis contre les protocoles de soins abusifs ou l'oiseau reçoit tous les jours un produit différent afin qu'il soit "bien". Le protocole d’hygiène par contre lui est un passage obligé, bain régulièrs, hygiène des augets, perchoirs ou ramequins divers ; le nettoyage des fonds de cages ou volières ne doit pas être négligé ainsi qu'une désinfection bisannuelle des locaux. Les règles de connaissances de base pour la préparation des reproducteurs, l'élevage, et la période de mue sont vitales afin de réussir dans l'élevage de ce magnifique oiseau.